Le syndrome d’épuisement professionnel, ou burnout, est un ensemble de réactions consécutives à des situations de stress professionnel chronique . Il se caractérise par 3 dimensions :
- l’épuisement émotionnel : sentiment d’être vidé de ses ressources émotionnelles,
- la dépersonnalisation ou le cynisme : insensibilité au monde environnant, déshumanisation de la relation à l’autre , vision négative des autres et du travail,
- le sentiment de non-accomplissement personnel au travail : sentiment de ne pas parvenir à répondre correctement aux attentes de l’entourage, dépréciation de ses résultats, sentiment de gâchis…
L’urgence étant devenu un mode de vie, les salariés doivent être sur le qui-vive 24 heures sur 24 ce qui peut conduire à un épuisement d’abord physiologique puis psychologique.
Ainsi, quand l’investissement professionnel devient trop lourd à porter, le risque du burn out devient réel.
Nous savons bien que les commerciaux sont particulièrement exposés à ce risque qui peut les conduire à se retrouver dans l’incapacité d’endosser leur charge de travail et, de fait, à avoir des résultats moindres.
Les conséquences sont d’autant plus fâcheuses pour les commerciaux qu’ils perçoivent des revenus fonction, en tout ou partie, des chiffres d’affaires réalisés.
Il s’agit donc là d’un sujet d’actualité , même si de façon pratique un certain flou entoure cette notion, et c’est la raison pour laquelle nos parlementaires se sont emparé du sujet dernièrement : ainsi, un rapport a été publié le 15 février dernier suite au travail réalisé par une mission d’information relative au syndrome d’épuisement professionnel mise en place en juin dernier.
Quelles sont les conclusions de cette mission parlementaire ?
Faisant le constat qu’en l’état de la science médicale il n’est actuellement pas possible d’élaborer un tableau qui permettrait de prendre en charge l’épuisement professionnel dans les conditions de droit commun –de fait il n’existe pas encore de définition médicale du burn out– la mission préconise d’expérimenter la baisse du taux d’incapacité permanente partielle (IPP) permettant la reconnaissance du burn out en maladie professionnelle et d’intégrer la prévention des risques psycho sociaux dans le dialogue social en entreprise.
Rappelons en effet qu’actuellement, pour qu’une maladie non mentionnée dans un tableau professionnel soit reconnue comme maladie professionnelle, elle doit avoir entraîné une IPP d’au moins 25% et la victime doit rapporter la preuve de lien de causalité entre la maladie et le travail.
Cependant, ce taux d’IPP est rarement attribué s’agissant des affections psychiques ;
Concernant les actions de prévention qui doivent empêcher une aggravation de la santé des personnes déjà menacées d’épuisement et, parallèlement, prévenir l’apparition d’autres cas, plusieurs pistes sont envisagées :
-agir par le dialogue social ; ainsi il pourrait être intégré le sujet de la prévention des RPS dans le champ de l’égalité professionnelle et qualité de vie au travail de la négociation annuelle obligatoire.
Il pourrait aussi être mis en place un réseau de salariés et de représentants du personnel formés à la prévention des risques psycho sociaux qui seraient en quelque sorte des « sentinelles bienveillantes » dans les entreprises.
-étendre le droit d’alerte des représentants du personnel en leur permettant de demander la mise en œuvre de la procédure d’évaluation des risques ou son actualisation.
-mettre en place un guide pratique d’évaluation des risques comportant un ou plusieurs modèles types de documents uniques adaptés aux différents secteurs d’activité.